Scène De Rencontre Flaubert

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Sans doute, elle avait un empêchement, et elle en souffrait aussi. Mais quelle joie tout à lheure! Car elle allait venir, cela était certain! Elle me la bien promis! Cependant, une angoisse intolérable le gagnait Roman. On peut ainsi compter dans lavant-dernier chapitre, Gustave Flaubert, par Giraud 1856 Polyphonie du texte Voilà bientôt lhiver, la saison des bals et des dîners! tombaient en tresses sur les épaules ; son nez était Ils se remirent en marche ; dans la rue de la Paix, elle sarrêta, devant la boutique dun orfèvre, à considérer un bracelet ; Frédéric voulut lui en faire cadeau. 6La séduction de cet avant-dernier chapitre de LEducation tient aussi à la poétique de la nostalgie qui y est mise en œuvre. Dentrée de jeu, quelques signes suffisent pour donner la tonalité, avec lassociation de la tristesse, de la perte et du regret : Il connut la mélancolie des paquebots, l amertume des sympathies interrompues. La charge émotionnelle du texte tient au rappel du souvenir persistant, malgré lécoulement du temps, du premier amour, à lexcellence qui lui est accordée, et surtout à la surprise, bouleversante pour le protagoniste, de la réappartion, inattendue, après plus de quinze ans dabsence, de la femme aimée et perdue, de celle qui faisait comme la substance de son cœur. Lexpression de ce bouleversement, qui contraste avec ce que le narrateur appelle linertie présente du cœur de Frédéric, est dautant plus forte quelle se réduit à une apostrophe exclamative et à lemploi dun nom propre dont les connotations affectives se sont enrichies de toutes ses occurrences dans le texte romanesque : Madame Arnoux!. Le chapitre 6 sordonne selon deux grands moments : le premier, consacré à la mise en scène des retrouvailles proprement dites et au récit du tour que Mme Arnoux désire faire au bras de Frédéric dans Paris, est placé sous le signe de lillusion de la permanence dun amour sur lequel le temps destructeur naurait pas eu prise ; il fait contraste avec le second moment, après le retour des personnages dans lappartement de Frédéric, moment caractérisé par la désillusion, le rappel brutal de lusure irréversible du temps et laffirmation violente du caractère révolu, irrémédiablement, du passé. Bonjour, je suis en première L, nouvelle ici, et je dois faire pour la première fois un commentaire comparé. Jai lu la méthode mais jai vraiment peur de me répéter ou de manquer de contenu.. Après la lecture intégrale de lÉducation sentimentale, on me demande de comparer la première fois où Frédéric voit Madame Arnoux dans le chapitre 1, partie I, avec leur dernière entrevue chapitre 6, partie III. Le soleil lentourait ; et sa figure ovale, ses longs sourcils, son châle de dentelle noire, moulant la forme de ses épaules, sa robe de soie gorge-de-pigeon, le bouquet de violettes au coin de sa capote, tout lui parut dune splendeur extraordinaire. Une suavité infinie sépanchait de ses beaux yeux ; et, balbutiant, au hasard, les premières paroles venues : scène de rencontre flaubert sacristain passait en faisant devant lautel loblique génuflexion scène de rencontre flaubert Puis le tailleur, lui-même, vint remettre lhabit auquel il avait donné un coup de fer. Tiens, dit-il, nous avons eu la même idée, celle dinscrire notre nom dans nos couvre-chefs. Le prêtre qui venait à se moucher, ou la bonne sœur arrangeant le feu, interrompait brutalement ces imaginations. Mais la réalité les confirmait ; le cadavre était toujours là. Ses paupières sétaient rouvertes ; et les pupilles, bien que noyées dans des ténèbres visqueuses, avaient une expression énigmatique, intolérable. Frédéric croyait y voir comme un jugement porté sur lui ; et il sentait presque un remords, car il navait jamais eu à se plaindre de cet homme, qui, au contraire Allons donc! un vieux misérable! et il le considérait de plus près, pour se raffermir, en lui criant mentalement Eh bien, quoi? Est-ce que je tai tué? Cependant, le prêtre lisait son bréviaire ; la religieuse, immobile, sommeillait ; les mèches des trois flambeaux sallongeaient. G. Genette, op. Cit, p. 241, 242 ; en italique dans le texte. Fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui navait pas de limites. Ensuite, tous causèrent çà et là, par groupes ; le bonhomme Meinsius était avec Mme Arnoux, sur une bergère, près du feu ; elle se penchait vers son oreille, leurs têtes se touchaient ; et Frédéric aurait accepté dêtre sourd, infirme et laid pour un nom illustre et des cheveux blancs, enfin pour avoir quelque chose qui lintronisât dans une intimité pareille. Il se rongeait le cœur, furieux contre sa jeunesse. Il est dévoré par lenvie et par un besoin de tout savoir, de tout connaître de cette inconnue : Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes quelle avait portées, les gens quelle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui navait pas de limites. Cette longue énumération traduit la fièvre qui sempare de lui. Il se montre déjà très possessif envers celle quil ne connaît pourtant pas : Frédéric se réjouissait dentendre ces choses, comme sil eût fait une découverte, une acquisition. scène de rencontre flaubert Vérifiez en quoi un texte est la réécriture dun autre, cest les comparer sous un angle précis, celui de leurs points communs. Cest aussi montrer ce qui a été modifié, ajouté, supprimé. La comparaison de textes dun corpus est un exercice banal qui ne pouvait décontenancer des élèves habitués. La difficulté ne repose donc que sur la complexité des textes en soi. Ici, cest dune part la réécriture dun texte par son auteur, puis celle menée par Aragon dans laquelle vient prendre place celui de Flaubert qui peuvent se révéler difficiles. À mesure que lon avançait, la foule devenait moins grosse. Il reçut, dans la même semaine, une lettre où Deslauriers annonçait quil arriverait à Paris, jeudi prochain. Alors, il se rejeta violemment sur cette affection plus solide et plus haute. Un pareil homme valait toutes les femmes. Il naurait plus besoin de Regimbart, de Pellerin, dHussonnet, de personne! Afin de mieux loger son ami, il acheta une couchette de fer, un second fauteuil, dédoubla sa literie ; et, le jeudi matin, il shabillait pour aller au-devant de Deslauriers quand un coup de sonnette retentit à sa porte. Arnoux entra.